Les Enjeux Sociaux De La Pratique Dite “Alternative”

Cette recherche a pour but de dégager les principaux éléments de la “sociologie implicite” présente dans le discours d'intervenants “alternatifs” dans le champ de la santé/maladie mentale. Elle montre comment ceux-ci se définissent dans des rapports sociaux conflictuels en regard d'un modèle considéré comme dominant dans les institutions de santé: le modèle bio-médical. Cependant, cette base conflictuelle n'est pas pure contestation et s'appuie aussi sur l'affirmation d'une compétence et d'une vision propres à une pratique alternative en santé/maladie mentale. Les enjeux posés (le pouvoir des experts, le rapport personne-société, etc.) dépassent les seules pratiques dites “alternatives” et concernent l'ensemble de la pratique en santé/maladie mentale et la société.

The aim of this paper is to uncover the main elements of “implicit sociology” found in the language of alternative practitioners in the mental health/illness field. It demonstrates how they define themselves through conflictual social relationships, in particular by opposing the model which seems to dominate health institutions: the bio-medical model. The basis of this conflict is not simply opposition; it arises from a specific proclaimed expertise and a particular view that characterizes an “alternative” type of practice in the field of mental health/illness. The issues invoked (power held by experts, the relationship between the individual and society, etc.) are broader than the so-called “alternative” interventions: they relate, in a wider sense, to practice in the field of mental health/illness as a whole, and, beyond that, to global social praxis.