« Plus on Vieillit, Moins Ça Paraît »: Femmes Âgées, Lesbiennes Invisibles

L'invisibilité sociale des lesbiennes âgées constitue un obstacle de taille à l'adaptation des services résidentiels à leurs besoins. Après un examen des difficultés associées au vieillissement chez les lesbiennes, cet article explore quelques mécanismes sociaux qui reproduisent cette invisibilité à partir d'entrevues avec 10 intervenants et intervenantes dans des résidences pour le troisième âge et avec 10 lesbiennes âgées vivant à domicile. Chez ceux et celles qui fournissent des services, l'on constate une ouverture sur le plan des attitudes individuelles, conjuguée à une méconnaissance des réalités psychosociales des lesbiennes âgées et à un attentisme au niveau de la gestion des établissements. De leur côté, les lesbiennes interviewées perçoivent les résidences comme des environnements trop peu sécuritaires pour y affirmer leur orientation sexuelle.

The social invisibility of aging lesbians is a major obstacle to the adaptation of residential services to their needs. After looking at the difficulties associated with aging among lesbians, this article examines social mechanisms that reproduce their invisibility. Findings are based on a qualitative analysis of two series of interviews, 10 with service providers in private residences for older people and 10 with aging lesbians. On one side, there is openness at the level of personal attitudes, but proactive commitment in residence management and knowledge about older lesbians' psychosocial needs are lacking. On the other side, aging lesbians perceive residences as an environment where they would not feel secure enough to be open about their sexual orientation.